mardi 6 septembre 2011

Antoinette Dubois, médecin



Je m'appelle Antoinette Dubois. Je suis française, comme toute ma famille et je suis médecin, comme mes parents. Nous étions quatre sœurs et nous avons grandi dans une superbe maison dans la banlieue de Paris. Dans notre énorme jardin il y avait une petite source d’eau où je mettais des petits bateaux en papier que je regardais s’en aller; j’ai toujours eu l’envie de connaitre le monde, les différentes cultures, les rêves d’une petite fille qui lisait beaucoup de livres, la première de la classe. Comme nous étions nombreuses, nos parents avaient quelques employées pour s’occuper de nous et de la maison mais ils n’étaient jamais avec nous. Ils nous manquaient beaucoup mais ils disaient qu’ils avaient du travail donc nous nous sommes habituées au quotidien sans eux; de quelque façon, quand ils étaient à la maison, ils voulaient toujours se reposer ou travailler. C’est vrai que nous n’avons jamais manqué de rien mais c’est aussi important de faire partie de la vie de ses enfants. Les parents de ma mère, étaient fermiers et avaient une ferme en Bretagne, où on passait les vacances. J’ai passé de merveilleux moments chez eux avec mes sœurs. J’aimais la maison de mes grands-parents et le quotidien de la vie à la ferme mais j’aurais aimé  passer des vacances avec ma mère et mon père au moins une seule fois. Toutes les années ils prenaient des vacances ensemble et voyageaient pour se détendre ou faisaient des croisières avec leurs amis. Les parents de mon père étaient médecins et avaient été tués pendant la guerre donc il a été élevé par une tante riche qui est morte il y a longtemps. Il n’a jamais eu de vraie famille donc ses priorités ont toujours été les études; le pauvre, il avait certainement des difficultés dues à sa dure enfance parce que parfois je le voyais pleurer dans son bureau, assis sur son fauteuil. Ma mère avait deux passions dans la vie: la médecine et mon père, l’homme de sa vie; elle était simplement trop aveuglée par l’amour pour partager son mari. Ils s’aimaient tellement! Je suis l’unique médecin d’entre mes sœurs, je pense qu’elles ont eu peur de commettre la même erreur que nos parents; elles sont plus âgées et ils leur ont manqué beaucoup plus qu'à moi. Moi, j’avais mes trois sœurs pour me gâter et la vie est comme elle est. Je crois que chacun est maitre da sa vie et que mon métier n'a rien à voir avec qui que ce soit; pour être médecin il faut une vocation et je l’ai. Je suis très contente de ma profession, c’est l’unique chose dans la vie que je suis sûre d’avoir réussi. Je suis sortie de l’université avec l'envie d’aider le monde et je me suis inscrite à Médecins sans Frontières. J’ai trouvé un poste à travers lequel j’ai eu l’opportunité de réaliser mon rêve et de voyager partout dans le monde. A cette époque-là, j’avais toujours mon petit chez moi à Genève pour rétablir mes forces. J’y restais beaucoup de temps pour écrire et présenter mes résumés comme aussi pour les interminables réunions. J’aimais mon emploi, qui payait toutes mes dépenses et beaucoup plus, mais je détestais la politique dans l’organisation où tout était compliqué : c’est toujours facile de trouver de l’argent pour les recherches mais pas pour le travail de terrain. C’était ça la partie plus ennuyeuse de mon travail et je préférais beaucoup plus être dans un camp de refugiés travaillant avec presque rien. Le bonheur que le sourire des gens m’apportait est inoubliable! Après 20 ans à Genève, j’ai commencé à penser à retourner dans mon pays et à mener une vie plus calme. Comme je n’avais pas encore eu l’envie de prendre ma retraite, j’ai trouvé un poste de travail ici et c’est pourquoi je suis venue à Touris, une ville très calme et agréable à vivre et où tout le monde est très sympa.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire